Le syndrome rotulien, ou syndrome fémoro-patellaire, est une pathologie fréquente du genou qui provoque des douleurs diffuses à l’avant de l’articulation. Ces douleurs sont souvent aggravées par des activités comme la montée ou la descente des escaliers, la course, ou le maintien prolongé en position assise. La gêne fonctionnelle peut évoluer vers une véritable limitation dans la vie quotidienne ou sportive.
Ce syndrome touche à la fois les sportifs, notamment les coureurs, cyclistes ou pratiquants de sports à pivot, mais aussi des personnes sédentaires, souvent en lien avec un déséquilibre musculaire ou une mauvaise mécanique articulaire.
Objectifs de la rééducation
- Soulager la douleur (objectif antalgique)
- Corriger les facteurs biomécaniques
- Rééquilibrer les forces musculaires autour du genou
- Améliorer la mobilité articulaire et la coordination
- Favoriser une reprise progressive et sécurisée de l’activité
Étapes clés de la prise en charge en kinésithérapie
Un examen clinique précis est indispensable : évaluation de la statique du membre inférieur, analyse du mouvement de la rotule, tests de force du quadriceps et des fessiers, contrôle de la mobilité de hanche et de cheville. Le bilan postural global est également souvent pertinent.
En cas de douleurs importantes, le kinésithérapeute propose des techniques antalgiques : massage doux, étirements légers, cryothérapie. Un ajustement des activités aggravantes est nécessaire : modification du rythme sportif, réduction des escaliers, pauses fréquentes en position assise.
Cette phase comprend aussi l’éducation du patient sur les bons gestes, la gestion des charges, et les adaptations temporaires à intégrer.
Le quadriceps, et en particulier le vaste médial, est souvent déficient. Il joue un rôle stabilisateur essentiel sur la rotule. Un travail progressif est mis en place : pressions isométriques, leg press à faible amplitude, exercices en chaîne fermée (ex : squats partiels), puis en chaîne ouverte si tolérés.
Parallèlement, les muscles fessiers, rotateurs latéraux de hanche et abducteurs sont renforcés, car leur faiblesse favorise un mauvais axe de rotation fémoro-patellaire.
Un genou douloureux perd souvent en contrôle sensorimoteur. Des exercices proprioceptifs sur surfaces instables, en unipodal, ou intégrant un travail visuel sont proposés. Ce travail vise à restaurer le contrôle du mouvement, indispensable pour les activités fonctionnelles et sportives.
La dernière phase consiste à réintroduire les contraintes de la vie réelle et sportive. Cela passe par :
– des exercices dynamiques (sauts, montées, descentes) ;
– des séances de course adaptée (tapis, fractionné progressif) ;
– des tests fonctionnels de retour au sport si nécessaire.
La progression dépend de la tolérance à la douleur, de la qualité du contrôle moteur, et de l’analyse biomécanique dynamique.